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Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/30

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immense oasis sauvage où surabondent les poissons et le gibier !

Mais qu’ils se hâtent les sportmen qui veulent profiter du bon temps ! Car l’agriculture et l’industrie menacent d’envahir ce beau pays de chasse et de pêche, et dans quelques années les chemins de fer en chasseront le chevreuil et l’orignal, la marte et le vison. L’ours lui-même s’enfuira devant la locomotive, et cherchera plus au Nord quelque retraite plus paisible.

Et pourquoi laisserait-on en possession des bêtes fauves un sol qui, dans certains endroits peut produire du blé, et qui ailleurs contient de l’or, de l’argent et du nickel ?

Sans doute, il y a des industriels qui sont des sportmen ; mais l’intérêt de l’industrie prime le sport et ce ne sera pas ceci qui tuera cela. Aussi parle-t-on déjà de deux chemins de fer qui relieraient le lac Timagami, l’un à North-Bay, et l’autre à Sudbury.

Le bassin du lac Timagami a, dit-on, une superficie d’environ deux cents milles carrés et un climat comme celui de Montréal. Le gouvernement d’Ontario y a fait arpenter 68 cantons, et en offre les lots au prix de 50 centins par acre. Les colons qui se dirigent de ce côté sont en grande majorité des Canadiens-français, et c’est le R. P. Paradis qui a trouvé là un vaste champ d’activité.