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À dix milles de l’Esturgeon, nous traversons une petite colonie de Canadiens-français dont plusieurs viennent des États-Unis. C’est la station de Verner. Le sol et le climat y sont excellents.

Puis, nous entrons dans une contrée encore sauvage, accidentée de rochers, de lacs et de forêts, et nous arrivons à Sudbury.

La plupart de ces établissements datent de la construction du chemin de fer, et sont des créations de la Compagnie du Pacifique.

Il y a trois ans, Sudbury n’était encore qu’un petit village ; mais c’est aujourd’hui une ville qui prend beaucoup d’extension, grâce aux mines de cuivre et de nickel que l’on a découvertes dans l’intérieur des cantons voisins, et dont l’exploitation promet des résultats magnifiques.

Une ligne du chemin de fer relie Sudbury au Sault-Sainte-Marie, ainsi qu’aux grandes voies ferrées des États-Unis, et le trafic y prend des développements étonnants.

En construisant cette ligne, qui a une longueur de prés de 200 milles, la Compagnie du Pacifique a ouvert à la colonisation le magnifique territoire d’Algoma, et fourni aux villes du Canada-Est une nouvelle voie de communication avec Duluth, Saint-Paul et Minneapolis.

Plus nous avançons vers l’Ouest, plus la nature se fait sauvage et plus la solitude grandit. Cependant