Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/311

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Voici ce que l’excellent missionnaire écrivait à ce sujet, à ses supérieurs, à la date du 1er avril dernier :

« Nouvelle idée, n’est-ce pas, que d’apprendre à lire aux sauvages à l’aide de la sténographie ? On me disait, il y a un an : ils ne sont pas capables d’apprendre la sténographie !

« Cependant l’expérience est toute faite : les sauvages ici savent lire, grâce à la sténographie, et cela après une semaine d’école seulement !

« Ce n’est pas tout ; ils ont déjà un petit journal, qui paraît toutes les semaines, et qui a 150 abonnés. C’est non seulement une merveille, mais un coup de la Providence ; car ces pauvres sauvages qui pouvaient à peine apprendre quatre à cinq pages de prières et de catéchisme dans un an, reçoivent maintenant huit pages d’instruction religieuse par semaine…

« Dans nos séances de catéchisme, j’écris sur le tableau en sténographie, un chapitre de l’histoire sainte, ou une prière. À peine est-elle écrite qu’ils l’ont déjà lue, et l’apprennent entre eux, sans que j’aie besoin de m’en occuper davantage. Je leur ai appris de cette manière dans le courant de la semaine les quinze mystères du Rosaire, plusieurs traits de l’Évangile, et l’Histoire Sainte depuis la création jusqu’à Moïse… »

Est-ce que ce mode d’instruction ne pourrait pas être également employé par les Blancs ?