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Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/314

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Victoria fera bien de ne pas s’endormir sur ses lauriers, si elle ne veut pas être éclipsée par son ambitieuse voisine.

Vancouver paraît être un de ces enfants terribles, chez lesquels

« La valeur n’attend pas le nombre des années ! »

En attendant que les péripéties de la fortune aient décidé la lutte de suprématie entre les trois villes, je les proclame les reines de l’Ouest canadien, et des reines charmantes à visiter.


New Westminster


Pendant près de trente ans cette ville est restée stationnaire. Aucune augmentation dans la population, aucun essor dans le commerce, nulle amélioration dans la construction, aucun progrès enfin ne faisait prévoir pour elle le développement rapide et continu qui a suivi la construction du chemin de fer. Jusque-là tout semblait plongé dans une sorte de torpeur, et les années s’écoulaient dans une vaine attente de réveil qui épuisait la patience et les ressources des pionniers. — Puis, tout à coup un grand changement s’opère, une voie de commerce s’établit, la ville grandit, prospère ; et en dix ans (de 81 à 91) sa population augmente de trois cents pour cent. Ceux qui voyaient s’ouvrir cette ère de progrès et croyaient à sa durée, achetèrent des