Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/326

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quoi de plus gai, de plus cordial, de plus entraînant, ou, une ville américaine avec une certaine élégance et un certain raffinement en plus. Un Anglais la dirait américaine, et un Américain la dirait anglaise, sans se tromper tout à fait ; car elle possède le charme des deux et n’a pas les défauts de l’une ni de l’autre. Ce qui est certain, c’est qu’on y passe le temps le plus agréablement du monde, et qu’on la quitte rarement sans regrets.

Pour peu qu’on observe cette ville on comprend qu’elle n’a pas surgi de terre en un jour, et que sans avoir aucune prétention à l’antiquité, il y a bien des années qu’elle pousse graduellement, ignorant à la fois l’inertie et les accroissements subits et rapides à l’extrême. Aujourd’hui, elle grandit en importance et en étendue, par sa propre force, qui augmente son mouvement progressif à mesure qu’elle devient plus considérable. Sa population qui dépasse 20,000 âmes est tout à fait cosmopolite ; et il ne peut guère en être autrement dans un endroit où les communications avec l’Asie et les principales villes de l’Amérique, sont si directes.

Le quartier Chinois seul représente un quart de la ville, et il est extrêmement curieux à visiter. Les boutiques n’ont aucune apparence extérieure, mais on y découvre en entrant des merveilles de broderies, de soieries, de laques, et de porcelaines, souvent groupées sans goût et enfouies dans les coins, quoique admirables