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Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/334

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nant-gouverneur Royal et moi avons pris l’engagement de demander notre admission dans cet ermitage.

Il me semble que nous pourrions y mener une vie tranquille et heureuse, sans trop d’austérités. D’un côté du lac, il y a les moutons sauvages des montagnes, et de l’autre, il y a les moutons civilisés des plaines, appartenant au ranch vie d’un brave Canadien-français, M. Beauvais. Le lac lui-même est très poissonneux, et les poules de prairies voltigent autour. Dans ces conditions, une solitude à plusieurs, dans la pleine liberté des enfants de Dieu, ne me semblerait pas un sort misérable, et si le P. Lacombe tient à son projet, j’y tiens aussi.

À des distances plus ou moins grandes de Pincher-Creek s’étendent les ranches Cochrane, Alberta, Waldron, Beauvais, Levasseur, Lagrandeur, Clarkson, et bien d’autres. Dans la direction de Calgary, la route cotoie Winder, New-Oxley et quelques autres.

Partout, dans ces ranches le touriste est le bienvenu, et l’hospitalité est un des traits caractéristiques de la vie qu’on y mène.

C’est, du reste un rude métier que celui de ranchero, et il comprend bien des genres d’occupation. Chaque saison, et même chaque jour impose ses travaux particuliers. Il faut faire les semences, les foins, les récoltes ; il faut réparer les bâtisses et les clôtures, dompter les chevaux, traire les vaches, faire le beurre, le ménage,