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soleil et la lune méritent non seulement notre amour, mais encore notre culte. »

Les principaux dieux des Mexicains étaient le soleil et la lune, et l’on célébrait à Mexico, à la fin de chaque siècle de 52 ans, une grande Fête de la Lumière.

Ce jour-là, on éteignait tous les feux, et c’est à la cime d’une montagne qu’un feu nouveau devait être créé. Il devait jaillir du frottement de deux morceaux de bois sec sur la poitrine d’un brave, choisi parmi les prisonniers.

Cette opération devait se faire à minuit, et dès que la flamme avait jailli, on se servait du bâton enflammé pour allumer un grand feu au point le plus élevé de la montagne, située à deux lieues de Mexico, afin qu’il pût être aperçu de loin.

À la même heure de la nuit tous les habitants de Mexico et des villes voisines montaient sur les toits, ou au sommet des tours, afin de contempler le premier jet de flamme. En même temps, des courriers venus à la montagne de toutes les parties du pays, s’emparaient de tisons ou de charbons ardents pour distribuer partout le feu nouveau.

Mais chez les Mexicains, comme chez les peuples plus anciens, le sacrifice sanglant était le complément nécessaire des grandes solennités religieuses ou d’ordre surnaturel. Lors donc que le feu nouveau était devenu un immense brasier au sommet de la montagne, les