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Le témoignage le plus ancien que je puisse citer est le 19e verset du chapitre quatrième du Deutéronome. C’est Moïse qui parle au peuple d’Israël, et qui lui transmet les enseignements du Seigneur :

« De peur que, les yeux levés au ciel, tu ne voies le soleil, la lune et tous les astres du ciel, et que, séduit par l’erreur tu ne les adores, et tu n’offres un culte à des choses que le Seigneur ton Dieu a créées pour servir à toutes les nations qui sont sous le ciel. »

Évidemment, Moïse prévient les Hébreux contre une idolâtrie qui existait déjà, et que l’histoire dénonce chez les peuples de l’antiquité la plus reculée. On en retrouve en effet des traces chez les Égyptiens, les Phéniciens, les Assyriens, les Perses et les Arabes.

Les Grecs adoraient aussi le soleil sous le nom d’Apollon ; et quand ils avaient commis un crime ils n’osaient plus se montrer à sa lumière. C’est pourquoi Phèdre, que son amour incestueux accable de remords, ose à peine lever les yeux vers le soleil, et lui dit avant de se donner la mort :

Noble et brillant auteur d’une triste famille,
Toi, dont ma mère osait se vanter d’être fille,
Qui peut-être rougis du trouble où tu me vois,
Soleil, je te viens voir pour la dernière fois !

Au quatrième siècle de l’ère chrétienne, saint Augustin écrivait : « il n’est pas chrétien celui qui prétend que le