Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/353

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nombre de leurs divinités le ciel, la terre, le soleil, la lune, le feu, et un grand nombre d’autres êtres physiques. Mais le soleil surtout, qu’ils appelaient Sûrya, en tant que lumineux, et Savitri, en tant que force génératrice, était regardé par eux comme le chef des dieux, et les hymnes védiques sont remplies de ses louanges.

Quoi qu’il en soit, la fête du soleil parmi les sauvages du Nord-Ouest remonte à une époque très reculée, et je suis convaincu que leurs ancêtres l’ont importée de l’Asie. Mais quand on leur demande la raison d’être et la signification des rites et des cérémonies de cette grande solennité, ils sont incapables de répondre autrement qu’en disant nos pères faisaient ainsi !

Cependant ils racontent sur l’origine de la fête une légende assez curieuse qui pourrait bien être une allégorie, ayant un sens mystique plus ou moins obscur, et se rattachant au mystère de la Rédemption.

Un jeune homme s’est épris d’une jeune fille, et veut l’épouser. Mais une horrible balafre lui défigure le visage, et on l’appelle le Balafré (Pawaxkew) avec un certain dégout. La jeune fille lui répond qu’elle consentira à devenir son épouse quand cette balafre qui le déguise affreusement aura disparu.

Le jeune homme est désespéré, et il s’exile de son pays. Mais où donc ira-t-il ? Il ira vers les régions du soleil levant, puisque c’est de là que vient la lumière,