Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/355

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époux demanda à l’épouse de fermer les yeux et souffla sur elle. Aussitôt elle fut transportée dans la demeure du Soleil pour y devenir l’épouse d’Episohors, l’Étoile du matin.

Voilà le mythe auquel remonterait l’origine de la Fête du Soleil.

Eh ! bien, il nous semble difficile de ne pas voir la chute de l’homme et sa rédemption figurées par cette histoire.

Le Balafré n’est-il pas une figure de l’homme, avant la venue de Jésus-Christ, souillé, défiguré par la tache originelle, et se tournant vers l’Orient d’où le salut doit lui venir ?

Episohors, fils du Soleil et de la Lune, deux divinités auxquelles un culte était rendu, n’est-ce pas le Christ, fils de Dieu le Père et conçu du Saint-Esprit ? N’est-ce pas Jésus effaçant la tache qui souille l’humanité, guérissant la balafre qui la défigure, et faisant de l’homme racheté presqu’un Dieu (Partsopisohors) ?

Cette femme qui devient successivement l’épouse d’un homme et l’épouse d’un dieu, n’est-ce pas la Vierge bénie qui fut à la fois l’épouse du charpentier de Nazareth et l’épouse du Saint-Esprit ?

Et ce culte du Soleil enseigné par Episohors au Balafré, n’est-ce pas le culte du vrai Dieu, révélé par son divin Fils à l’homme ?