Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/358

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le bois voisin, et ils en reviennent en procession, à cheval, marchant de front sur une seule ligne, portant chacun dix tiges, et chantant de leurs voix nasillardes une espèce de chant sacré, qui, suivant le P. Legal, n’est pas sans ressemblance avec l’hymne que nous chantons dans nos églises pendant la procession des Rameaux. Et en arrière de ce cortège, un autre cavalier isolé porte un crâne de buffle destiné à être placé au sommet de la loge de suerie. Ce dernier occupe un des plus hauts grades d’initiation, et se nomme Orkemiw.

Quand il doit y avoir plusieurs loges de suerie, il y a autant de bandes de cavaliers, et la procession prend des proportions grandioses.

Une fois plantées en terre et réunies en faisceau à leur sommet, les tiges de saules sont recouvertes de peaux ou de couvertures, et les Vieillards désignés pour la suerie sont introduits dans la loge par la porte du Levant, pendant que la Vestale (femme de l’Okan) se tient à la porte du Couchant. La vapeur nécessaire à la suerie est produite au moyen de cent pierres chauffées que l’on a placées dans la loge, et sur lesquelles on verse un peu d’eau. Dans toute cette cérémonie le calumet et les herbes odoriférantes jouent un grand rôle.

Les sauvages voient dans la suerie une espèce de purification, et l’on observera sans doute qu’elle rappelle