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Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/39

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ou pour défendre celle qu’ils ont pu se procurer. C’est, un struggle for life, et si vous avez un voisin de grand appétit, je vous plains. Non seulement il prend tout, mais il se fait servir par vous, et vous passez les dix minutes d’arrêt à lui procurer le sel, le sucre, le lait, un couteau, une fourchette, etc., etc.

J’ai trouvé Toronto considérablement agrandi. C’est vraiment, une belle ville, et les rues King, Queen et Yonge menacent d’éclipser les rues Saint-Jacques et Notre-Dame de Montréal.

On est émerveillé quand on se rappelle que cette ville n’a qu’un siècle d’existence.

En 1793, la forêt couvrait encore ces rues spacieuses que des Mississaga. Tout le terrain sur lequel la grande ville est maintenant assise fut alors acheté de ces premiers propriétaires du sol pour un peu de whisky, quelques verroteries, une paire de couvertes et deux piastres en argent.

Le site était bien choisi, et la position géographique des plus avantageuses pour l’avenir.

Cependant, ses commencements furent loin d’être rapides, et en sillonnent aujourd’hui les tramways, et ses grands arbres n’ombrageaient que les wigwams de deux sauvages de la tribu 1815 cette ville ne contenait encore que 2, 500 habitants.

En réalité, ce n’est que depuis l’Union des deux Canadas que Toronto — qui se nommait York à son