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Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/56

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guère plus de trois mois, et fut couronnée d’un plein succès. Ils découvrirent le grand fleuve qui porte aujourd’hui le nom de son découvreur, et le parcoururent jusqu’à l’Océan Glacial. C’était en 1789.

Ce premier succès ne put satisfaire les aspirations de l’ambitieux Bourgeois, et c’est l’Océan Pacifique qu’il voulait maintenant atteindre. La nouvelle entreprise était plus difficile encore et son organisation fut pleine d’embarras, mais l’énergique volonté de Mackenzie triompha de tous les obstacles, et le 9 mai 1793 il s’embarquait sur la rivière à la Paix, en route pour la Mer d’Ivoire. Il avait avec lui six voyageurs Canadiens-français, deux sauvages et un Anglais. Après des périls et des fatigues sans nombre, dans les Montagnes Rocheuses, ils durent abandonner leur canot, et s’aventurer à pied au milieu des rochers et des bois dans la direction du soleil couchant. Enfin le 22 juillet 1793 la Grande Mer de l’Ouest apparaissait à leurs regards, et Alexandre MacKenzie écrivait son nom sur les rochers du rivage.[1]

Les misères qu’il endura dans ce pénible voyage altérèrent considérablement sa santé, jusqu’alors très robuste, et ce ne fut pas sans peine qu’il put faire et publier la relation de ses voyages.

  1. Dans la préface d’Atala, Chateaubriand raconte qu’il avait projeté de faire les découvertes de ces deux fleuves qu’il appelait le fleuve Bourbon et la rivière de l’Ouest. Mais avant qu’il eût pu organiser son voyage il apprit que Mackenzie l’avait devancé.