Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/61

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atteignirent le Fort, après avoir mangé leurs souliers ; et quand les hommes qu’ils envoyèrent au secours de Frobisher arrivèrent au lac Bourbon, ils ne trouvèrent plus qu’un cadavre, et constatèrent qu’il avait mangé son morceau de peau de buffle, et le talon d’un de ses souliers !

La mort de Frobisher n’était pas de nature à ralentir les hostilités entre les deux Compagnies, et celle du Nord-Ouest aurait fini par triompher de sa rivale de la Baie d’Hudson. Mais pendant qu’elle poursuivait la lutte avec activité et intelligence au Nord-Ouest, ses agents en Angleterre, qui contrôlaient la majorité des actions, s’entendaient avec les adversaires, et signaient un traité d’union qui mettait fin virtuellement à la Compagnie du Nord-Ouest.

Le trafic de l’Ouest convergea de nouveau vers la Baie d’Hudson, et, comme dit M. Masson en terminant son travail, les Bourgeois furent noyés dans la nouvelle organisation devenue anglaise : The Lords of the lakes and forests had passed away !

On était en 1822. Il y avait deux ans que les deux plus brillantes personnifications des deux compagnies avaient quitté la scène de ce monde. Sir Alexander Mackenzie était allé mourir dans ses chères montagnes d’Écosse en mars 1820, et Lord Selkirk s’était éteint quelques semaines après dans le midi de la France.