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Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/7

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quelques Lords anglais et un comte allemand, frère du cardinal Hohenlohe.

Dans un magnifique char, vide de bancs, une table somptueuse était servie, et le président du Pacifique plaça le P. Lacombe à sa droite. Le dîner fut princier et des plus gais.

Plusieurs santés furent proposées, entre autres celle du P. Lacombe, qui n’aime guère faire des discours, mais qui dut prendre la parole :

« Dans les coutumes de nos sauvages, dit-il, on ne doit pas commencer un discours sans donner d’abord une poignée de main à son hôte, et comme un vieux sauvage que je suis, je demande, M. le Président, de vous serrer la main. »

Cette formalité chaleureusement remplie, l’orateur remercia les illustres visiteurs de l’honneur qui lui était fait, mais il restitua cet honneur à ceux qu’il était présumé représenter, à l’Église catholique, dont il était l’humble ministre, à ses compatriotes Canadiens-Français, les premiers maîtres du Canada, à ses chers Indiens, les premiers habitants des vastes territoires du Nord-Ouest.

Il félicita les membres du Syndicat du Pacifique de l’esprit d’entreprise et de l’activité qu’ils déployaient dans la construction de leur merveilleux chemin de fer, et il leur montra la mission civilisatrice qu’ils auraient à remplir dans l’immense pays qu’ils allaient traverser.