Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/85

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

œuvres ; ce sont ses idées qu’il jette dans les esprits, qui y germent, se propagent et multiplient les semences de vérité.

« Vous êtes heureux, mes enfants, de grandir sous la direction de maîtres aussi éminents que les Jésuites qui reçoivent eux-mêmes leur direction de l’Église.

« Dans le monde moderne on a beaucoup d’idées fausses sur l’éducation. On croit qu’il faut apprendre avant tout à l’enfant à gagner de l’argent, à faire fortune. C’est le programme du diable. C’est celui-là même qu’il proposait à Jésus au Désert en lui disant : « si vous êtes le fils de Dieu, ordonnez que ces pierres se changent en pains. »

« Les efforts constants et le travail prodigieux de l’activité moderne n’ont pas d’autre but : changer les pierres en pains.

« Sans doute, mes chers enfants, le pain est nécessaire pour soutenir le corps de l’homme. Mais l’homme n’a pas seulement un corps, il a aussi une âme, et dès lors il ne peut pas vivre seulement de ce pain matériel que donne l’argent. Il faut à son intelligence une nourriture intellectuelle, il faut à son âme un pain spirituel, sans lequel il deviendrait semblable aux bêtes. Or c’est l’Église qui a reçu la mission de nous procurer le pain spirituel de la Vérité dont elle seule a reçu le dépôt.

« N’oubliez jamais cela, mes chers enfants ; et quelle que soit la carrière dans laquelle vous entrerez, quelles