Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/9

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Car lorsqu’il traversait à cheval ces immenses solitudes, devenues sa patrie, les Indiens disaient de lui : c’est le représentant du Grand Esprit qui passe !

Quels ambitieux que ces missionnaires ! Ils ont des aspirations bien plus hautes que la présidence d’une compagnie de chemin de fer — fût-elle la compagnie du Pacifique Canadien. Et quand, chevauchant dans la prairie à la recherche des âmes, ils se demandent avec la sainte ambition des apôtres : quo non ascendam ? Ils peuvent se répondre à eux-mêmes : Je monterai sur la montagne de Sion, auprès de laquelle les Rocheuses ne sont que des grains de sable !

II

Évidemment, la cordialité de cette rencontre entre les membres du syndicat et le P. Lacombe fait présumer des relations antérieures ; et, de fait, ces relations remontaient déjà à quelques années.

Dès les commencements de l’exécution de cette vaste entreprise, et alors que le tracé du chemin n’était pas encore définitivement fixé, le P. Lacombe avait rencontré au Portage-du-Rat plusieurs des directeurs du Pacifique qui s’y trouvaient réunis. Ils délibéraient sur la route à suivre à partir de Winnipeg, et ils avaient mandé le vieux missionnaire pour connaître son avis.

Le Père conseillait d’aller tout droit de Winnipeg à