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Page:Routhier - En canot, petit voyage au lac St-Jean, 1881.djvu/135

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LA VENISE DU LAC

Après un souper qui dût être léger à cause du dîner de Gargantua que nous avions fait, et la prière à haute voix en Montagnais, que nous répètons tout bas en français, nous nous étendons mollement sous la tente.

Mais au lieu de dormir, nous causons.

Que de bons mots ! Que d’éclats de rire ! Que d’histoires, dont chacune doit toujours être la dernière, et qui se succèdent pourtant sans interruption pendant quelques heures !

Que nous nous sentions joyeux, et que nos langues étaient alertes ! M. Jannet était d’une gaité d’enfant et d’une verve inépuisable. Je ne crois pas qu’aucun de nous oublie jamais cette folle soirée.

Il était minuit passé, quand le bruit monotone de la cascade parvint à nous endormir.