Page:Routhier - En canot, petit voyage au lac St-Jean, 1881.djvu/166

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

175
ET LE RAPIDE GERVAIS

s’élancent au sommet des grandes ondulations, comme des oiseaux qui vont prendre leur vol.

En un clin d’œil ils sont à l’endroit fixé, où nous les accueillons avec des vivats prolongés, et nous embarquons.

Un seul coup d’aviron nous relance au milieu du courant, et nous faisons alors une course effrénée. Ce n’est plus une rivière qui nous entraîne, c’est un fleuve, mais un fleuve qui court comme un torrent, une énorme masse d’eau qui se précipite, qui bondit, qui se cabre comme un coursier, qui tombe en mugissant dans des caves profondes, et qui rejaillit en gerbes d’écume.

Mille obstacles se dressent devant les vagues effarées, mais elles sautent par-dessus en hurlant, et rien ne les arrête.