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LA VACHE-CAILLE

Çà et là se présentent des impasses effrayantes, des abîmes pleins d’attraction, des tourniquets formidables, des embûches périlleuses, et l’émotion nous empêche de respirer ; mais chaque nouveau danger est un nouveau triomphe, et nos poitrines se dilatant enfin ne peuvent retenir des cris d’enthousiasme et de joie.

Le Saguenay a tant sauté, tant mugi, vaincu tant d’obstacles qu’il se repose enfin. Mais il ne s’endort pas : il continue de courir et sa course ne devient paisible que lorsque rien ne lui résiste plus.

Nous voguons ainsi plusieurs milles au milieu d’une série de paysages constamment variés.

Mais nous avons pris le goût des rapides dangereux et des émotions qu’ils causent. Ce n’est pas en vain que nous