Page:Routhier - En canot, petit voyage au lac St-Jean, 1881.djvu/168

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

177
ET LE RAPIDE GERVAIS

sommes français et fils de français : une petite révolution, c’est-à-dire un rapide, nous serait un agréable passe-temps.

En dépit de la beauté, de la grandeur et de la variété des scènes qui se déroulent sous nos regards, cette navigation paisible va donc devenir monotone, et nous allons regretter les mugissements de la Vache-Caille, lorsque nous en entendons de semblables.

Nos cœurs palpitent, et bientôt nous voyons au loin devant nous un effondrement subit de la plaine liquide et un tumulte effroyable de flots. C’est le rapide Gervais. Nous avançons toujours au gré du courant qui devient de plus en plus entraînant, mais les canotiers avironnent peu, ils prennent haleine et réservent leurs forces.