Page:Routhier - Festival des fêtes cardinalices, 1886.djvu/10

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Les langues symbolisent la parole de Dieu, et elles sont de feu parce qu’elles portent avec elles la lumière et l’amour !

Eh bien ! Messeigneurs, il est à l’Ouest et au Nord du continent américain des tribus encore infidèles et des terres encore sauvages. De vastes champs sont encore ouverts à votre zèle apostolique, et dans un avenir plus ou moins rapproché l’Église du Canada étendra vers le Septentrion et vers l’Occident des ramifications nouvelles.

De nouveaux diocèses seront créés, de nouveaux évêques seront choisis, et bientôt de l’Atlantique au Pacifique leurs voix généreuses et fidèles s’appelleront et se répondront. Comme des sentinelles rangées de distance en distance elle répéteront aux heures des ténèbres la parole lumineuse, le mot d’ordre, qui leur viendra du général en chef, l’Évêque de Rome.

Car Rome est la patrie universelle. C’est le home de l’Américain comme de l’Européen, du Canadien comme de l’Italien, des enfants d’Albion comme des fils de Saint Patrice. C’est de là que vient le vrai home rule sous l’empire duquel les nations vivent, et survivent quand on croit les avoir tuées !

Rome n’appartient pas à un parti, ni même à une nation. Elle appartient à toutes les races, elle est la mère de toutes les nations. Elle ne refuse à aucune ses lumières, et elle ne proscrit aucun progrès véritable, ni aucune liberté légitime. Ceux qui croient voir un antagonisme entre son autorité et la liberté la méconnaissent, ou n’ont pas la vraie notion du progrès social. Car les deux principaux éléments de ce progrès sont l’autorité et la liberté — l’autorité qui assure l’ordre, et la liberté qui produit le mouvement. Certes, l’amour de la liberté est un sentiment naturel de l’homme, et il est profondément gravé