Or, un siècle plus tard, la germination politique dépérissait misérablement pendant que la germination religieuse continuait de croître ; bientôt l’œuvre du roi de France tombait en ruine, et nous pleurerions aujourd’hui sur son tombeau si l’œuvre du Pontife ne l’avait pas sauvée. Oui, c’est un fait indéniable, que les impies eux-mêmes ne peuvent pas contester : l’œuvre du Pontife, en subsistant, a sauvé dans notre pays l’œuvre du Roi. L’immortalité de l’Église a couvert l’État de son manteau, et si les vaincus d’hier deviennent les vainqueurs de demain, si l’avenir voit jamais refleurir sur nos bords une France nouvelle, c’est l’Église qui l’aura faite.
Poursuivez encore le contraste, et voyez combien de temps subsistent les institutions politiques dans notre pays, si remarquable pourtant par sa stabilité. Qu’est devenue notre constitution de 1791 ? Que reste-t-il du régime qu’on nous a imposé en 1841 ? Combien d’années encore subsistera la constitution que nous nous sommes librement donnée en 1867 ? En est-il un parmi vous qui puisse m’assurer qu’elle durera seulement vingt ans ?
Ah ! messieurs, les institutions civiles et politiques appartiennent à l’ordre des choses qui passent tandis que les institutions religieuses sont intimement liées à l’ordre des choses permanentes. Le temps n’appartient pas à César, mais à Dieu. Voilà pourquoi, l’Église et l’État doivent rester unis afin que l’immutabilité de l’une corrige l’extrême variabilité de l’autre. Voilà pourquoi la fondation de Mgr de Laval a traversé plus de deux siècles d’orages et de luttes, sans rien changer à sa constitution, à sa forme, ni à sa doctrine, mais en se développant toujours et en grandissant merveilleusement.
Quand Louis XIV, à l’apogée de sa gloire, présentait au