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pour vous même un grenier d’abondance. Ce que vous leur donnerez aujourd’hui ils vous le rendront demain, et si ce n’est pas à vous ce sera à vos enfants qu’ils paieront leur dette.

Donnez-leur un chemin de fer et ils vous donneront immédiatement à bon marché des bois de chauffage et de construction, des viandes, du poisson et du blé en abondance. Sur les bords de leurs rivières et de leur grand Lac St. Jean, vos fils et vos frères iront s’assurer une existence honnête et un avenir prospère. Les ennuis de l’absence ne les effraieront plus ; car grâce au chemin de fer ils seront toujours à la porte du toit natal, et c’est en quelques heures qu’ils pourront venir vous serrer la main et vous remercier de votre bienfait.

Messieurs les députés, il y a des œuvres qui peuvent être différées sans un préjudice grave ; mais il y en a d’autres qui s’imposent à l’action immédiate des législateurs, et parmi celles-ci se range en première ligne la construction d’un chemin de fer de Québec au Lac St. Jean.

Il faut que cela se fasse, il le faut de toute nécessité.

Il le faut pour ces pauvres malheureux dont le travail et les sueurs n’acquerront de prix que lorsque vous aurez donné un écoulement à leurs produits. Il le faut pour ces pauvres émigrés qui nous arrivent et auxquels vous devez préparer un établis-