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Page:Routhier - Le Centurion, roman des temps messianiques, 1909.djvu/100

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LE CENTURION

saluer en passant. C’est qu’au temps d’Énée sans doute elle n’était pas comme aujourd’hui la ville des temples de la grande Grèce.

Ce n’est pas une riche et florissante ville, comme Syracuse, mais elle est admirablement située sur une colline qui regarde la mer. Elle est ceinte de puissants ramparts ; et au-dessus des murailles se dresse une vraie forêt de colonnes de marbre, qui supportent les frontons de ses nombreux temples, et qui présentent un coup d’œil d’une incomparable beauté.

En apercevant cet ensemble de merveilles architecturales, j’ai été aussi fortement impressionnée qu’à la vue de l’acropole d’Athènes, il y a deux ans. C’est vraiment splendide, et je ne connais rien de plus beau après le Parthénon.

Les temples de Junon, d’Hercule, d’Esculape, de Jupiter, de Léda, de Castor et Pollux, et de la Concorde sont tous groupés en dedans des ramparts, et en vue de la mer. En arrière des temples, s’élève la ville en amphithéâtre, jusqu’à la cime de la montagne qui forme l’Acropole, mais qui n’a rien de monumental. Sa seule beauté est son site merveilleux.

Nous y avons fait une course ; et nous en avons admiré les points de vue les plus pittoresques. C’est à nos pieds que nous contemplons alors la ville fortifiée, avec ses temples, son Forum, ses théâtres, ses palais et ses tombeaux, qui s’appuient