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Page:Routhier - Le Centurion, roman des temps messianiques, 1909.djvu/101

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LE CENTURION

à la façade intérieure des ramparts. Au loin, la mer bleue avec ses horizons infinis.

Puis, nous sommes redescendus vers les temples qui nous ont retenus quatre heures. Rien n’est plus beau.

Plus on s’arrête aux détails, et plus l’admiration grandit. Les cannelures corinthiennes, les frises sculptées, les métopes et les chapiteaux fouillés comme une dentelle ; les attitudes nobles des statues, les lignes pleines d’harmonie des reliefs, tout est ravissant.

Hélas ! tous ces beaux monuments de la foi antique sont déserts, et tombent en ruines.

C’en est fait de la brillante civilisation des Hellènes. Ils ont perdu la puissance. Leur foi s’est éteinte, et la décadence des lettres et des arts est venue. La grande Grèce se meurt.



IV

À CARTHAGE


Nous connaissons maintenant par expérience, ô ma mère, toutes les viscissitudes de la navigation. Nous faisions voile vers Alexandrie, lorsqu’une effroyable tempête nous a assaillis. Il a fallu nous abandonner à sa violence pendant toute la nuit. Au point du jour, notre habile pilote a pu hisser une petite voile de l’avant, et diriger notre galère