Grèce africaine, et Rome continue aujourd’hui leur œuvre.
Il y a aussi un quartier juif considérable à Alexandrie, et mon ami Gamaliel nous a été fort utile pour le visiter. Il est pauvre d’apparence, comme le Ghetto de Rome ; mais les plus nombreux prêteurs d’argent sont là, ainsi que les bazars les plus riches. On y parle la langue hellénique plutôt que l’hébreu. L’Université, et sa vaste Bibliothèque, nous ont particulièrement intéressés. Gamaliel nous a fait voir les manuscrits originaux de la traduction grecque des Livres Saints juifs, qu’on appelle la version des Septante.
Les Juifs ont la plus grande vénération pour cette traduction, qu’ils croient même inspirée par Jéhovah ; et ils racontent que les soixante-douze savants juifs, auxquels ils l’attribuent, ont travaillé séparément, et que leurs traductions se sont trouvées identiques par miracle.
À l’Université, Gamaliel nous a présenté un Grec de grande distinction, qui est un savant helléniste, très éloquent, et qui a embrassé le judaïsme il y a plusieurs années. Il a émigré d’Athènes à Jérusalem. Il y est devenu le disciple de Gamaliel l’Ancien, et docteur en Israël.
Depuis plusieurs mois, il travaille ici à une traduction en langue chaldaïque des cinq Livres de Moïse. Onkelos — c’est son nom — est un beau type grec, qui parle très bien le latin, l’hébreu et le chaldaïque. Il nous a raconté qu’il s’en retourne