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Page:Routhier - Le Centurion, roman des temps messianiques, 1909.djvu/153

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LE CENTURION

Aussi fut-ce dans la nuit que Nicodème voulut avoir une première entrevue avec Jésus. Sa conscience lui imposait cette démarche ; mais par respect humain, il ne voulait pas qu’elle fût connue du public.

Cette entrevue le jeta dans un trouble profond, dont il fit part à Gamaliel.

Gamaliel, surnommé l’Ancien, était le petit-fils de l’illustre Hillel, et il avait hérité du génie, de la science et de la grande réputation de son grand’père.

Docteur de la Loi, membre du Sanhédrin, il tenait l’école la plus renommée de Jérusalem, et de nombreux élèves se pressaient autour de sa chaire. Il lui en venait d’Alexandrie et même d’Athènes. Les plus illustres au temps de notre histoire, avaient été Onkelos, Nicodème, Saul de Tarse (qui devint saint Paul) et Barnabé qui fut son compagnon de mission, Lucius, qui venait de Cyrène, Manahem, frère de lait du tétrarque Hérode, Étienne, qui fut le premier martyr de la foi.

L’illustre professeur était un juif vrai, très attaché à la loi de Moïse, mais qui soupirait avec sincérité après l’avènement du Messie.

Il recueillait donc avec soin tous les renseignements qu’il pouvait se procurer sur Jésus de Nazareth ; et quand il était allé l’entendre au temple, il avait été transporté d’admiration et d’étonnement.