Page:Routhier - Le Centurion, roman des temps messianiques, 1909.djvu/154

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
151
LE CENTURION

— « Comment ce jeune rabbin, disait-il à Nicodème, qui n’a jamais suivi mes leçons, ni celles d’aucune autre école, connaît-il les Écritures mieux que moi qui les étudie depuis cinquante ans ? »

« C’est un homme bien extraordinaire, et les choses qu’il dit n’ont jamais été dites par aucun prophète.

« J’ai entendu dans mon enfance mon illustre aïeul, le grand Hillel ; j’ai assisté à ses plus beaux triomphes oratoires ; mais jamais il n’a parlé comme Jésus de Nazareth. Jamais il n’aurait osé dire des choses comme celles qui tombent de la bouche de ce prophète.

« Jamais aucun homme connu dans l’histoire n’a prononcé des paroles comme celles-ci : « Je suis la Voie et la Vérité »…

« Je suis la Résurrection et la Vie », confirmant ainsi cette profession de foi de Job, qui est en même temps une prophétie : Je sais que « mon Rédempteur est vivant »…

« Un tel langage surpasse mon entendement, Nicodème, et si cet homme n’est pas le fils de Dieu, que peut-il être ? »

Gamaliel était le chef de la vieille école parmi les scribes, et son enseignement était traditionnel. Mais à côté s’affirmait la jeune école qui était avide de nouveautés, et qui avait pris Onkelos pour chef.

Grec, d’une remarquable distinction, né d’une ancienne famille de Delphes, élevé dans le