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Page:Routhier - Le Centurion, roman des temps messianiques, 1909.djvu/166

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LE CENTURION

péché par idolâtrie, c’est par les peuples sémites qu’il a été entraîné.

Caïus Oppius. — Où donc alors trouvez-vous la cause de cette fidélité séculaire de votre peuple à la foi monothéiste ?

Nicodème. — La cause est surnaturelle, et elle est constatée dans nos Saints Livres ; mais elle se limite aux enfants de Jacob, le peuple choisi. Sans la révélation, sans nos rapports constants avec Dieu par l’intermédiaire de nos Prophètes, et sans les châtiments périodiques qu’il nous a infligés, nous aurions fait comme les autres peuples, et glissé dans le polythéisme. C’est ce qui est arrivé aux races sémitiques qui ne descendent pas de Jacob, et qui habitent la Phénicie, la Chaldée et l’Égypte. Mais ce n’est pas tout. L’unité de Dieu n’est pas notre seul dogme : nous en avons un autre qui est aussi important que le premier, et qui lui a conservé sa vitalité extraordinaire : c’est l’attente d’un Messie. Depuis bien des siècles les Hébreux croient qu’il viendra, et qu’il établira le royaume de Dieu dans le monde. Or ce royaume sera aussi le nôtre puisque nous sommes le peuple de Dieu ; et remarquez bien qu’il n’est pas une chose du passé, mais une institution à venir, et qui conséquemment ne peut vieillir. Notre croyance est une espérance, et cette espérance nous a fait vivre.

Caïus Oppius. — Mais les espérances meurent comme tout le reste. Comment la vôtre a-t-elle