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Page:Routhier - Le Centurion, roman des temps messianiques, 1909.djvu/165

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LE CENTURION

voulu seulement exprimer ma conviction profonde que le monde actuel a besoin d’un Sauveur, et qu’il lui sera donné bientôt, si je comprends bien les prophéties.



Et c’est ainsi que toutes les conversations se changeaient en controverses religieuses, et finissaient par Jésus de Nazareth, qui était l’homme du jour.

Camilla y prenait part souvent, et ses observations n’étaient pas les moins raisonnables.

Elle écoutait surtout avec un intérêt extraordinaire, et c’était pour la retenir dans leur groupe que Caïus et Onkelos provoquaient les discussions, tantôt avec Gamaliel et Nicodème, tantôt avec le gouverneur et le vieux patricien.

— Nicodème, disait un jour Caïus, je reconnais que le monothéisme est vrai. Mais la nature elle-même conduit les hommes au panthéisme, qui est la religion de Pancréas, et qui finit par être à peu près la même chose que le polythéisme. C’est là un fait historique. Comment expliquez-vous alors, que les Hébreux soient restés monothéistes ? Est-ce parce qu’ils sont de race sémitique ?

Nicodème. — Non, nous sommes entourés de nations qui sont de race sémitique, et qui sont idolâtres. Ce voisinage a même toujours été pour nous le grand péril religieux. Et quand Israël a