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Page:Routhier - Le Centurion, roman des temps messianiques, 1909.djvu/369

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LE CENTURION

Il avait communiqué cette crainte à ses courtisans. Les uns lui dirent : Non, c’est Élie, redescendu sur la terre. Les autres : Non, c’est un des anciens prophètes qui revit.

— C’est Jean que j’ai décapité, insistait le roi. Il est ressuscité d’entre les morts.

Mais il se rassura quand plusieurs lui affirmèrent que Jésus avait commencé à prêcher quelques mois avant la mort de Jean.

Cependant, il désirait toujours le voir, et comme Jésus déclinait ses invitations, il le menaça de le chasser de la Pérée. Le prophète y faisait alors sa première mission, et le roi habitait Machérous.

Il envoya donc quelques Pharisiens dire à Jésus :

— Fuyez d’ici ! Car le roi Hérode veut vous mettre à mort. Mais Jésus leur avait répondu avec une fermeté marquée au coin du mépris : « Allez dire à ce renard que je chasserai les démons, et guérirai les malades aujourd’hui et demain, et que j’achèverai le troisième jour ».

Et pour affirmer en même temps sa prescience de l’avenir, et sa ferme détermination de finir son œuvre envers et contre tous, il avait ajouté : « Il ne convient pas qu’un prophète périsse hors de Jérusalem ».

C’était comme un défi à la puissance d’Hérode, et cela voulait dire : « Vous n’avez nul pouvoir sur moi, et je continuerai à répandre mes bienfaits parmi vos sujets, sans me soucier de vos menaces. Quoi que vous fassiez, je remplirai ma mission ;