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LE CENTURION

préoccupés, pour raconter la chose aux autres disciples.

Je restai seule à pleurer, et je m’agenouillai dans la porte du sépulcre, les yeux fixés sur l’intérieur sombre où mon Maître avait dormi son dernier sommeil. Soudainement j’y aperçus deux anges vêtus de blanc et assis.

— Femme, pourquoi pleures-tu ? me dirent-ils.

— Ils ont enlevé mon Seigneur, répondis-je, et je ne sais où ils l’ont mis.

Mais voilà qu’en me retournant je vis un homme qui se tenait debout, près de moi. Je crus que c’était le jardinier de Joseph d’Arimathie, et je lui dis : « Si c’est vous qui l’avez enlevé, dites-moi où vous l’avez mis, et je l’emporterai. »

Alors l’inconnu changea de visage, et de sa voix douce qui m’était familière il me dit : Myriam !

— Ô Rabbi ! m’écriai-je en me précipitant à ses pieds. Car c’était Lui, mon Jésus bien-aimé, qui était là, vivant, près de moi ! Je voulus baiser ses pieds, mais il me dit : Ne me touche pas, je ne suis pas encore retourné vers mon Père.

— Va porter à mes frères ce message : Je monte vers mon Père, et votre Père, vers mon Dieu, et votre Dieu. »

Et il disparut.

Jugez de mon émotion, Camilla. Je fondais en larmes de joie et d’amour, et je me sentais défaillir. Je ne pouvais m’arracher de ce lieu béni où je venais de revoir mon Bien-aimé vivant. Mais je