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LE CENTURION

avoir visité Tibériade, ils chevauchèrent vers Magdala, en longeant le rivage.

Qu’elle était belle la Galilée dans les splendeurs de la renaissance printanière, avec son lac étincelant qui reflétait ses beautés ! Mais ce n’était pas seulement la fête de la nature ; c’était la fête de la foi nouvelle unissant toutes ces âmes de bonne volonté ; c’était la fête de deux cœurs dont un amour désormais indissoluble allait sceller les destinées.

Le vieux Claudius était dans le ravissement, et quand ils eurent pris le repas du soir sous une tonnelle, au bord du lac, il prit la main de Camilla et la mettant dans celle de Caïus, il leur dit : Soyez unis, mes enfants. Et gloire au fils de David, Fils de Dieu !




À partir de Magdala, le voyage devint un vrai pèlerinage aux lieux sanctifiés par la vie terrestre de l’Homme-Dieu. Les quatre pèlerins, qui ne formaient plus qu’une seule famille, allèrent visiter l’humble ville où Jésus avait passé trente années de sa vie.

Nazareth — dont le nom signifie fleur et rejeton — était en pleine efflorescence. Les arbres étaient déjà couverts de feuilles, l’air était embaumé de parfums ; et dans les cœurs des deux fiancés, la fleur d’amour s’épanouissait sous le regard charmé du vieux patricien.