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LE CENTURION

et de joie. Ceux qui se trouvaient autour du Prophète se prosternaient devant lui et embrassaient ses pieds, pendant que d’autres s’emparaient de ses mains pour les baiser. Et les acclamations ne cessaient de retentir : « Hosanna ! Hosanna ! Un grand prophète s’est levé parmi nous ! Oui, Dieu encore a visité son peuple ! »

J’aurais voulu moi-même exprimer au prophète toute mon admiration ; mais il me fut impossible de pénétrer jusqu’à lui.

Les parents et les amis du ressuscité, s’emparèrent de lui, et reprirent le chemin de Naïm en chantant des cantiques d’allégresse.

Restés immobiles et silencieux, sous l’empire d’une émotion profonde, nous suivîmes longtemps des yeux la procession triomphale.

Quis est iste ? me demandèrent enfin mes cavaliers. Je fis signe que je ne pouvais pas répondre, et je te pose la même question : quis est iste vir ? Quel est cet homme ?

Comme la nuit venait, nous reprîmes notre course vers Magdala, au grand galop de nos chevaux, pendant que retentissaient encore au loin les acclamations de la foule rentrant à Naïm avec le Prophète.

Mais tout en chevauchant à la clarté des premières étoiles, je restais absorbé dans la méditation des grands problèmes de la vie et de la mort, et je me disais que les Socrate et les Platon ne les ont pas résolus.