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LE CENTURION

qu’il faut creuser sans cesse est tout pavoisé de voiles.

Nous sommes les hôtes des Holconius, et nous y avons reçu un accueil des plus aimables.

Ces amis de notre famille y vivent dans l’opulence ; et leur palais, sans être vaste, est très beau. « L’atrium » est comparativement petit, mais le « péristyle » est spacieux et inondé de lumière. La colonnade qui l’entoure est élégante et monumentale.

La corniche est en stuc teinté de rose, et la frise est ornée d’arabesques, remarquables de délicatesse et de grâce. Le pavé est en mosaïque. Les murs sont peints à fresques et représentent les amours de nos dieux, qui, entre parenthèse, ne sont pas édifiantes.

Entre les colonnes et sur les gradins qui entourent le péristyle, sont rangées des statues de marbre et des bronzes qui alternent avec des lauriers roses et des orangers chargés de fruits d’or.

C’est dans cette vaste salle, ouverte au soleil, que toute la famille passe la plus grande partie de la journée.

Vous savez, n’est-ce pas, que notre belle voie Appienne se prolonge jusqu’à Pompéi ; et qu’en sortant de Rome elle traverse la demeure des morts ? Eh ! bien, elle se transforme aussi en cimetière aux approches de Pompéi, et on la nomme alors la « Voie des Tombeaux ». Cette entrée lugubre dans la ville des plaisirs ne fait pas réfléchir ses