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Page:Routhier - Le Centurion, roman des temps messianiques, 1909.djvu/92

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LE CENTURION

des portiques, s’élève un véritable amphithéâtre de temples, d’arcs de triomphe, de curies et d’autres édifices.

Parmi les temples dédiés à Jupiter, à Hercule, et surtout à Vénus, sous divers vocables, j’ai été bien surprise de trouver un temple d’Isis. Il paraît que le culte de cette divinité égyptienne est ici très répandu. J’y ai vu une statue d’Isis assise, et à côté d’elle un serpent, entrelacé à un arbre chargé de fruits, qui la regarde et semble la fasciner. Que peut bien signifier ce groupe de marbre ?

Un savant pompéien m’assure que chez le peuple juif on croit que la première femme, mère du genre humain, aurait été perdue par un serpent qui lui aurait donné un fruit empoisonné. Est-ce que les Égyptiens ont emprunté leur Isis aux Livres juifs ?

Ce qui me plaît davantage ici c’est la campagne riante qui entoure la ville, la riche végétation qui l’ombrage, les vignes qui l’encadrent, et la mer d’azur où elle se mire.

Notre grand Cicéron savait choisir les beaux endroits. Il possédait ici une villa presque aussi somptueuse que celle de Tusculum que vous connaissez.

À Tusculum il avait l’air vif des montagnes, les arômes des grands bois, et l’immense horizon qui s’étend jusqu’à la mer.

De son portique aux blanches colonnes, il apercevait à ses pieds les jolies villes de la Sabine,