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LE CENTURION

plus bas la vaste campagne romaine et ses grands aqueducs, et plus loin Rome avec sa colossale végétation de marbres.

Ici l’horizon est plus étroit, mais si gracieux. Le merveilleux orateur y jouissait d’une vue rapprochée de la mer. Il en aspirait les brises rafraîchissantes. Il voyait courir les voiles blanches des pêcheurs néapolitains ; et en se retournant il pouvait reposer ses regards sur les flancs verts et les vignobles plantureux du Vésuve.

Le cher grand homme ! Que de pleurs il a dû verser en ce lieu sur la mort de sa fille bien-aimée Tullia !




Demain nous reprenons la mer ; et après avoir longé la Sicile nous mettrons le cap sur Alexandrie.



III

SUR LES CÔTES DE LA SICILE


En quittant Néapolis notre navire a d’abord longé l’île de Capri où réside notre César. C’est un séjour enchanteur, dit-on, et toutes les jouissances de ce monde y sont mises à sa disposition. Mais on assure qu’il n’en est pas plus heureux ; qu’il est taciturne, sombre, et que pour n’être pas seul à souffrir, il invente des supplices pour les autres.