Et dit pour ranimer cette foi qui chancelle :
« Ne pleure plus ton frère, il ressuscitera. »
Mais Marthe, au lieu de croire, hésite et dit encore :
« Il ressuscitera sans doute au dernier jour ? »
Alors Jésus se lève, et d’une voix sonore
Il affirme à la fois sa force et son amour.
Il dévoile à son front la divine auréole,
Et, pour que l’univers connaisse son pouvoir,
Il jette aux quatre vents cette grande parole :
« Je suis — vous devriez, ô Marthe, le savoir —
La Résurrection et l’éternelle Vie.
Si donc je puis donner l’existence aux vivants,
Je puis la rendre à ceux auxquels elle est ravie.
Je calme la tempête, et je commande aux vents,
Et la vie et la mort sont mes auxiliaires ;
Celui qui croit en moi, quand il mourrait, vivra ;
Et si l’homme, en dépit de toutes ses misères,
Vit en moi, croit en moi, jamais il ne mourra.
Croyez-vous cela, Marthe ? » —
« Oui, d’une foi profonde.
Oui, je crois, ô Seigneur, que vous êtes le Christ,
Le Fils de Dieu, venu pour racheter le monde. »
Ce credo spontané raffermit son esprit.
À peine est-il tombé de ses lèvres ardentes,
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lazare