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Page:Routhier - Les échos, 1882.djvu/46

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échos évangéliques

Que Marthe se levant court appeler sa sœur ;
Et toutes deux bientôt, pâles et tremblottantes,
Reviennent confier leurs chagrins au Sauveur.

Les amis du défunt suivent les saintes femmes,
Et la foule des juifs grossit en peu d’instants.
Jésus de Nazareth, qui lit au fond des âmes,
A compris sans effort que tous les assistants
Lui reprochent tout bas sa déplorable absence,
Quand Lazare pouvait encore être guéri.
Aucun ne semble croire à sa Toute-Puissance ;
Mais de leur peu de foi Jésus n’est pas aigri,
Et plaide doucement l’intérêt de sa gloire :

Au chevet de Lazare il pouvait accourir ;
Mais sa gloire exigeait une grande victoire
Sur la mort ; c’est pourquoi Lazare a mourir.
Toute œuvre vraiment grande a son heure assignée,
Et Dieu pour l’accomplir choisit l’homme et le lieu :
De Lazare aujourd’hui l’âme était désignée
Pour mieux glorifier Jésus, le Fils de Dieu…
Mais la vie, et la mort ? Que sont-elles pour l’homme ?
La vie est une chaîne, un tissu de douleurs ;
Et la mort les résume, et la mort les consomme :
C’est ainsi qu’on la croit le plus grand des malheurs.
Et cependant, la mort, la souffrance suprême,
N’est pas la fin de l’homme, elle n’est qu’un sommeil ;