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échos évangéliques

Or, cet être si cher, qu’en est-il advenu ?
— Hélas ! dans les horreurs de la mort il succombe !
Que dis-je ? Dans la tombe, à la fin parvenu,
Il gît sans mouvement, il tombe en pourriture
— Non depuis quatre jours — depuis quatre mille ans !
Le genre humain, cadavre, est dans sa sépulture,
Et c’est sur lui qu’un Dieu verse des pleurs brûlants !

Ô larmes de mon Christ ! Ô divine rosée !
Pour vous mieux recueillir nous tombons à genoux ;
Coulez, que l’âme humaine en soit toute arrosée !
Sur les peuples perdus coulez, et sauvez-nous !


III


Parmi les halliers verts, en tête de la foule,
Le Fils du Dieu vivant marche silencieux ;
Mais le long du sentier que son pied divin foule
Eclatent dans les airs des chants délicieux.
Les oiseaux sont en fête et saluent son passage.
Les cèdres pour le voir grimpent sur les coteaux.
Des oliviers tressaille et frémit le feuillage,
Et les palmiers tremblants inclinent leurs rameaux.
Tous ils ont reconnu le Roi de la Nature,
Et pour le vénérer témoignent leur émoi.
L’homme seul est hélas ! l’ingrate créature
Qui refuse à son Dieu l’hommage de sa foi.