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Page:Routhier - Les échos, 1882.djvu/7

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8
la poétique

Satan lui-même s’efforcera souvent d’en plagier quelques strophes ; mais il n’en fera toujours que des contrefaçons grotesques et ridicules — ce qui lui méritera le surnom de Singe de Dieu.

Or quel est le héros que chante cet incomparable poème ? — Il raconte les infinies perfections de Dieu, cœli enarrant gloriam Dei, dit le prophète-Roi.

Et non seulement l’ensemble de la création glorifie son Créateur ; mais c’est la mission même de chacun de ses détails. Depuis le soleil, roi des astres, jusqu’à l’humble luciole, étincelle vivante qui voltige dans la nuit, depuis l’océan immense dont les vagues mugissantes s’élancent de l’un à l’autre pôle, jusqu’au filet d’eau qui descend en gazouillant des collines, depuis le cèdre du Liban jusqu’au brin d’herbe, depuis le lion du désert jusqu’à la fourmi industrieuse, depuis l’archange le plus élevé des sphères célestes jusqu’à la plus infime créature humaine, tous les êtres animés, et inanimés, matériels et spirituels, visibles et invisibles, résonnent comme des cordes de lyre sous les doigts de l’Artiste éternel, et chantent dans l’hymne universel au Créateur, la partition qui leur a été assignée !

L’humanité toute entière, même en dépit de sa volonté, et malgré les millions de voix discordantes qui s’élèvent de son sein, concourt au perpétuel concert qui s’élève de la terre aux cieux. Oui, lecteurs, les méchants eux-mêmes, les impies, les blasphéma-