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Page:Routhier - Les échos, 1882.djvu/8

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chrétienne

teurs, les persécuteurs, les déicides sont dans la main de Dieu des instruments inconscients et rebelles, qui, malgré eux, servent à la glorification de celui qu’ils blasphèment !

Aussi l’histoire universelle n’est-elle en réalité qu’un drame gigantesque dont le Verbe est à la fois le héros et l’acteur invisible, mais de manière à laisser intacte la liberté de l’homme. Certes, il n’est pas une œuvre dramatique dont le nœud soit aussi compliqué, dont la trame mystérieuse soit composée de plus de fils habilement tissés ensemble, dont l’action soit accompagnée de plus de péripéties. Mais il n’en est pas non plus qui se poursuive avec une pareille harmonie vers un dénoûment plus terrible et plus émouvant, catastrophe éclatante où le règne de la Miséricorde fera subitement place au règne de la Justice.

Tout ce qui a vie au ciel et sur la terre joue son rôle dans ce grand drame. La vie des peuples, comme celles des individus, s’y déroule, et l’intérêt se concentre sur le héros unique qui est à la fois homme et Dieu. Toute l’action et tous les personnages se meuvent autour de lui.

En voulez-vous la preuve ? Ouvrez le premier livre que l’homme ait lu, et le dernier qu’il lira ; ouvrez le Livre par excellence, qui est de Dieu parce qu’il a été inspiré par lui, et qui est de l’humanité parce