Page:Roux - La Question agraire en Italie, 1910.djvu/257

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les jours sur sa ferme où il a construit une confortable cabane en planches qui lui sert de bureau et où couche son régisseur ; à l’entour il a planté des arbustes et dessiné un petit jardin d’agrément. On reconnaît là le vrai rural : jamais un mercante di campagna n’aurait eu cette pensée. Il a aussi construit une maison renfermant trois logements pour ses ouvriers, et des cabanes pour les animaux. Dans l’immense plaine des Marais Pontins on a bien plus encore que dans l’Agro romano la sensation de la solitude. La Sega en est encore à la période du défrichement ; tous les champs labourés ont été semés en céréales. La rotation sera quadriennale : froment, avoine, et prairie artificielle pour fourrage puis pour graine. Lorsqu’on aura des fourrages, on entretiendra du bétail d’élevage et d’engrais, mais, pour le moment, il n’y a que des bœufs de travail. Les terrains non défrichés sont sous-loués à un pasteur de Filettino qui possède des chevaux et des brebis. M. Rossi a un ouvrier lombard et un régisseur ombrien ; les autres salariés sont venus des environs. Les journaliers sont recrutés à Terracine directement par le patron qui, après deux mois d’expérience, a remercié son caporal qui exploitait les ouvriers.

Tandis que les ouvriers piémontais et lombards cherchent du travail à l’étranger, et émigrent temporairement en France, en Suisse et en Alle-

    son inachevée depuis vingt-cinq ans, et il y a pénurie de logements ! Terracine pourrait être une station hivernale charmante s’il y avait un hôtel confortable.