Page:Roux - La Question agraire en Italie, 1910.djvu/258

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magne, où ils trouvent des capitalistes et des industriels qui ont besoin de bras et qui les font travailler, leurs compatriotes des classes aisées cherchent un emploi productif à leurs capitaux dans les entreprises agricoles de la province de Rome et fournissent des chefs à la colonisation de cette région. L’expansion de la race lombarde se fait donc dans des directions différentes, suivant qu’elle cherche des débouchés à sa main-d’œuvre, ou à ses capitaux et à ses aptitudes patronales.

C’est ainsi que peu à peu, grâce aux capitaux fournis par les régions industrielles et commerçantes du Nord et grâce à l’initiative des Italiens de la plaine du Pô, la Campagne romaine sera mise en valeur. Ce qui paraissait un rêve irréalisable aux Romains devient une réalité par l’œuvre des fermiers de la Haute-Italie. Grâce à leur formation agricole, à leur aptitude à la vie rurale, à l’esprit d’entreprise qu’ils doivent à leur milieu d’origine, ils n’hésitent pas à venir coloniser les solitudes de l’Agro romano et, en prenant leur large part des risques financiers, ils réussissent à entraîner les propriétaires romains ou au moins certains d’entre eux qui consentent à contribuer à la transformation de leurs domaines.

Nous avons vu que les nouvelles fermes semblent avoir tendance à se spécialiser dans la production maraîchère et la production laitière. Cette orientation de l’exploitation ne souffre pas discussion actuellement, étant donné le petit nombre des domaines en culture intensive. Mais on peut se demander si la transformation de tout