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ons de Mentana et de Tivoli ; les monts Albains avec Frascati et Albano n’en font pas partie.

La Campagne de Rome n’est pas une plaine ; quoique son aspect varie un peu suivant les régions, elle présente dans l’ensemble un grand nombre de petites collines de 40 à 150 mètres d’altitude, disposées sans ordre et séparées par des ravins, de petites vallées aux pentes rapides. On estime qu’un cinquième seulement de l’Agro romano est en plaine : vallées du Tibre et del’Anio et littoral de la mer. Tout ce pays est de formation géologique récente : le sous-sol est constitué par des sédiments pliocènes qui affleurent çà et là, notamment au Monte Mario et au Vatican, mais qui presque partout ont été recouverts par les éruptions volcaniques des monts Sabatini, et plus tard par celles des monts Albains. Les produits volcaniques qui constituent le sol actuel de l’Agro romano portent le nom générique de tufs et se composent de scories, de cendres et de conglomérats sableux irrégulièrement disposés et présentant une structure très variable. Quoique la composition de ces terrains varie d’un point à un autre, ils sont en général assez bien pourvus d’acide phosphorique et d’azote, mais ce qui nuit à leur fertilité dans bien des cas, c’est leur faible profondeur. Dans les vallées et les dépressions le sol arable atteint jusqu’à un mètre, mais sur le sommet des collines l’érosion a réduit souvent son épaisseur à quelques centimètres ; parfois même la roche est mise à nu par les pluies, lorsque les labours ont ameubli le sol pendant plusieurs années. Aussi une étendue considérable de