Page:Roux - La Question agraire en Italie, 1910.djvu/43

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Cet hiver ils sont en piteux état, car il fait froid depuis plusieurs semaines, l’herbe a gelé et la saison est en retard : bien que nous soyons à la fin de février, le pâturage ne commence pas encore à reverdir. On distribue bien aux brebis un peu de foin, mais avec parcimonie, car il est rare et fort cher ; aussi constate-t-on partout une grande mortalité dans les troupeaux.

Plus loin nous apercevons la cabane des bergers : c’est une grande hutte circulaire de 10 à 12 mètres de diamètre, de 15 mètres de hauteur, coiffée d’un toit pointu ; la charpente est en bois, les parois et la couverture sont de paille et de roseaux. D’un côté s’étend un parc clos où se fait la traite ; il communique avec la cabane par une porte faisant face à l’entrée. Aux abords de la hutte se trouvent les charrettes qui servent aux transports, les caisses pour les fromages et les barils pour l’eau ; à peu de distance paissent les chevaux et les mulets. La cabane est construite par les bergers ; il leur faut une quinzaine de jours pour installer complètement leur campement et ils sont obligés de recommencer tous les automnes s’ils ne reviennent pas sur le même