Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/109

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Vaudreuil qui vient d’être enfermé à la Bastille désire qu’on lui laisse dans sa chambre pour le servir son domestique qui est un nègre. L’intention du ministre est qu’on ne lui refuse pas ce soulagement. Aussi, je vous prie de faire entrer ce nègre avec le marquis de Vaudreuil et vous voudrez bien m’envoyer son nom. »[1]

Quelques jours plus tard, M. de Sartine écrivait encore au major de la Bastille : « M. de Sartine prie M. le major de la Bastille de remettre à M. de Vaudreuil des hardes et une bouteille de lavende. M. de Sartine permet de remettre les lettres ci-jointes à M. de Vaudreuil de sa femme et aussi que vous lui donniez un peu de promenade ainsi que des livres pour le désennuyer. »[2]

Enfin, le 10 décembre 1763, le Châtelet rendait son jugement et le marquis de Vaudreuil était exonéré de tout blâme. Au cours du procès, Cadet avait déclaré qu’il avait donné une certaine somme au gouverneur de Vaudreuil et qu’il lui avait fourni gratuitement la viande pour sa maison. Les juges ne s’occupèrent pas de ce témoignage de Cadet qui se défendait en accusant les autres. De toute évidence, cette somme versée par Cadet pour M. de Vaudreuil avait été payée à son indigne secré-

  1. J.-Edmond Roy, Rapport sur les Archives de France, p. 867. Le nom de ce nègre était Canon.
  2. J.-Edmond Roy, Rapport sur les Archives de France. p. 867.