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Michel-Jean-Ugues Péan


Voici un officier militaire canadien que le peuple dans sa haine pour les profiteurs de la guerre de Sept Ans, a placé au même rang que l’intendant Bigot. Disons que Péan a bien mérité cette réputation. La légende a sans doute exagéré ses méfaits mais il restait assez de choses vraies sur le compte de Péan pour en faire peut-être l’être le plus méprisable de toute la bande de voleurs de la fin du régime français.

À part Pénisseau, un autre profiteur de 1759, les membres de la bande eurent la décence de respecter leurs femmes. Péan, lui, pour arriver à ses fins, n’hésita pas à jeter sa femme dans les bras de son ami Bigot. Certes, madame Péan, la Sultane québécoise, a été flétrie par l’histoire, mais a-t-on assez mis en lumière le rôle ignoble joué par son mari dans les six ou sept années qui précédèrent la chute de Québec.

Il suffit de lire les lettres de Bigot au chevalier de Lévis et à quelques-uns de ses amis pour se rendre compte que l’intendant, Péan et sa femme formaient un ménage à trois.

Né au manoir de Contrecœur Michel-Jean-Ugues Péan fut baptisé à Saint-Ours le 18 juin 1723. Il était le fils de Jacques Ugues Péan, seigneur de Livaudière, et de Marie-Françoise Pé-