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pendant le siège de Québec. Dans plusieurs de ses lettres Bigot fait allusion aux visites qu’il faisait à madame Péan. Il mentionne même dans une lettre au chevalier de Levis qu’une bombe lancée de la Pointe-Lévis par les Anglais éclata à quelques pas de la chambre de madame Péan[1].

Péan et sa femme passèrent en France en 1759.

Après le rôle peu enviable qu’il avait joué dans la colonie, Péan ne pouvait s’attendre à recevoir un traitement de faveur. Et, pourtant, il s’en tira à bon marché.

Pour trouver moins longs les jours et les nuits passés à la Bastille, Péan buvait, buvait et buvait. Son vin préféré était le Bordeaux blanc ou rouge. Il s’en faisait apporter au moins une douzaine de bouteilles par semaine et, assez souvent, cette provision ne faisait pas la semaine. Le sieur Duval, un des officiels de la Bastille, déclarait que Bacchus lui-même devait moins boire que le prisonnier Péan. Les papiers de la Bastille révèlent que Péan était aussi un bon mangeur, habitué aux mets délicats et aux friandises de toutes sortes[2].

Le jugement du 10 décembre 1763 déclarait :

« Et avant faire droit sur les plaintes et accusations intentées contre le dit Michel-Jean-Ugues Péan, disons qu’il sera plus amplement informé

  1. P.-B. Casgrain, La maison d’Arnoux où Montcalm est mort.
  2. Guy Frégault, François Bigot, administrateur français.